YVOIRE
Le village d’Yvoire, situé
sur un promontoire s’avançant dans les eaux du Léman, eut, de par sa situation
défensive favorable à l’installation d’une fortification, un rôle tant du point
de vue commercial que militaire, à l’époque où les transports par voie d’eau
étaient prédominants,.
Malgré la découverte de
vestiges romains et du haut Moyen Âge, le village n’eut pas, sous l’Empire,
l’importance des villages voisins de Nernier ou Messéry.
C’est en 1250 que l’on
retrouve Yvoire (sous le nom de Evyre)
dans la bulle du pape Innocent IV, rattachant l’église du village à l’abbaye de
Filly. Au Moyen Âge le nom sera becca
d’Evère, par rapport à l’édification du village sur un promontoire. Selon
le site internet d’Henry Suter, la forme ancienne d’Yvoire se rapprocherait d’Evaire, c’est-à-dire terrain humide ou
présence de sources, car en vieux français éveux
signifie « humide ».
Au XIIIe siècle un
château fut construit au nord du village qui appartenait à la famille de
Compey, laquelle possédait plusieurs fiefs aux environs de Genève. Á la mort
d’Antelme de Compey, en 1306, le comte de Savoie Amédée V, acquit la seigneurie
d’Yvoire, il fit reconstruire le château et entourer le village par des
remparts. Voulant s’attaquer aux possessions des Faucigny, l’année suivante il
prit d’assaut le château de Rovorée, qui fut rasé.
En 1318, deux tours où l’on
perça des portes furent bâties ; leur position les fit appeler « tour
de Nernier » à l’ouest et « tour de Rovorée » à l’est.
Le rôle stratégique joué par
le village pendant un demi-siècle, permit à ses habitants d’obtenir des
franchises sur le modèle de celles d’Aigle en 1324.
Après l’annexion du Faucigny
par les comtes de Savoie, Yvoire continua à jouer un certain rôle stratégique,
notamment au moment des tensions avec Genève.
Lors de l’invasion de la
partie septentrionale du duché par les troupes bernoises, Yvoire fut intégré au
bailliage de Thonon. Le château fut gravement endommagé et le village perdit
son importance militaire.
En 1772, le village fut érigé
en baronnie. Le château est, depuis cette époque, la propriété de la famille
Bouvier, originaire du Bugey, dont les ancêtres avaient été vice-châtelains
d’Allinges-Thonon et successivement baillis du Chablais au XVe
siècle.
Après la fin de la Seconde
Guerre, le tourisme se généralisant peu à peu, le village sera de plus en plus
visité en raison de son aspect médiéval préservé du temps.
A voir, à visiter…
Le château appartint d’abord aux Compey,
une des grandes familles du Genevois, jusqu’en 1306 lorsque Amédée V. Le comte
de Savoie garda le donjon des Compey, mais fit bâtir de nouvelles
fortifications. L’enceinte fut entourée de fossés qui le séparaient du
village et constituaient un port intérieur.
Ensuite le
château connut plusieurs propriétaires : Miolans, Rovorée, de Poypon, et
Very. En 1589 il fut incendié par les genevois et en 1591 par les bernois, il
perdit ses fortifications en 1592. En 1655 il fut racheté par la famille
Bouvier.
Au début du XXe
siècle des restaurations lui rendirent, entre autre, son toit, disparu depuis
des siècles. En 1986 l’ancien potager du château fut transformé en labyrinthe
sur le thème des cinq sens, comme les jardins clos du Moyen Âge. Le bâtiment
appuyé au donjon est du XVIe siècle.
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| Le château d'Yvoire (photo de l'auteur du blog) |
L’église d'Yvoire est dédiée à Saint Pancrace et ses origines
remontent au XIe siècle ; l’édifice religieux subit plusieurs
transformations. Lors de
l’agrandissement de 1856 un clocher surmonté d’un bulbe fut érigé.
Initialement le
clocher était recouvert de fer étamé. En 1989 des travaux furent entrepris pour
lutter contre la rouille. Le clocher fut alors recouvert d’acier inoxydable et
le coq et la boule, situés au sommet, dorés à l’or.
Sur le site de
l’ancien château de Rovorée, se trouve le
Domaine de la Châtaignière, espace naturel qui abrite une forêt avec des
châtaigniers séculaires, des grottes à tufs et des vestiges médiévaux. Le
domaine comprend des paysages variées et la biodiversité y est très
riche tant pour la flore que pour la faune.



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