THONON-LES-BAINS
Situé dans une
zone privilégiée par sa position géographique (une série de terrasses espacées
entre le lac et l’arrière pays), offrant à la fois protection et moyens de
communication avec l’intérieur, le site de Thonon était occupé déjà au
Néolithique (8/7000 – 2500 av. J.C. ). Des fouilles effectuées à partir de
1862 ont permis d’observer la présence de deux stations lacustres d’époques
différentes.
Vers 500 av. J.C.
le site primitif fut abandonné et la population se déplaça vers la terrasse
principale ; les objets découverts permettent de penser que déjà à cette
époque l’activité commerciale devait être importante.
C’est durant
l’occupation romaine que Thonon, dont l’origine du toponyme dériverait du celte
dun on c’est-à-dire « la colline
sur l’eau », prit de l’importance. Situé sur la route entre Genève et
Saint Maurice, le vicus (ou bourg) devint une sorte de capitale régionale.
L’agglomération occupait 10 hectares, superficie supérieure au bourg médiéval.
Les fouilles ont permis de retrouver des objets en céramique.
Des vestiges
d’immeubles ont été également retrouvés au Sud de la ville.
L’effondrement de
l’Empire Romain marqua un arrêt dans l’élan de Thonon, comme ce fut le cas dans
toute la région.
Le bourg, ne
disparu probablement pas. Deux événements majeurs influencèrent son
histoire : l’arrivée des Burgondes et l’introduction du christianisme.
La présence des
Burgondes (dont on ne connait pas très bien l’origine) est attestée par les
tombes dites burgondes dans le bas Chablais et les toponymes germaniques
retrouvés aux alentours.
L’implantation du
christianisme fut précoce, car déjà au VIe siècle on avait des
témoignages en ce sens dans la région (tombe chrétienne à Lugrin, basiliques
funéraires paléo-chrétiennes à Saint-Julien-en-Génévois). Les textes ultérieurs
mentionnent surtout les rapports unissant la ville tantôt à l’évêché de Genève,
tantôt à l’abbaye de Saint Maurice d’Agaune, fondée en 515. Il n’est pas
impossible que l’acte de 929 de celle-ci mentionnant une villa Donona située dans le Chablais, soit une référence à Thonon.
La mention la plus certaine du nom Thonon se trouve dans un document religieux
et concerne un certain Fulgerius, prieur à Thonuns en 1138. La date de
fondation dudit prieuré est inconnue, mais on sait qu’il appartenait à Saint
Jean de Genève.
Au XIIe
siècle Thonon ne possédait pas de châtellenie. Le châtelain résidait dans la
forteresse édifiée sur la colline des Allinges : les possessions des sires
de Faucigny et de leurs ennemis, les comtes de Savoie, étaient totalement
imbriquées les unes dans les autres. Ces derniers avaient peu de possessions
sur la ville, au moins avant 1266.
Pierre II acquit
tous les droits que le prieuré possédait dans l’agglomération en 1266 et deux
ans plus tard son frère Philippe Ier dota le bourg de franchises,
qui furent confirmées et complétées par Amédée V et par Edouard. L’importance
croissante de l’activité commerciale de Thonon et surtout emplacement
stratégique amenèrent le déplacement de la châtellenie d’Allinges à la ville.
En 1288 commencèrent les travaux de construction des remparts du futur château.
Le comte surveilla les travaux de 1288 à 1291. L’édifice fut aménagé en prison
au XIVe siècle. Une reconstruction digne de ce nom eut lieu vers
1365.
Á Marie de
Bourgogne, épouse d’Amédée VIII, premier duc, on doit la démolition du château
primitif et la construction d’un ensemble plus vaste qui comprenait « un
donjon et au moins quatre tours, dont une appelée Tour de la Duchesse »
(Baud et Mariotte, 1980). Le duc Amédée embellit encore les appartements ducaux
et une chapelle fut construite.
Amédée fit des
fréquents séjours dans la ville et également à Ripaille avant de s’y retirer en
1434. Sous son règne la ville s’étendit davantage avec la création, dans la
direction de Genève, d’un quartier nouveau sur un terrain appartenant
auparavant aux religieux du Vallon et l’installation d’un couvent d’augustins.
Thonon doit son
expansion à la présence des ducs et à une activité commerciale considérable.
Thonon, tout
comme le Chablais, eut à subir les contrecoups des démêlés entre Charles III et
Genève, la France et Berne. En 1536 le Chablais fut envahi par les bernois, qui
devinrent maîtres du territoire jusqu’à la Dranse, laissant toute la partie
orientale au Valais. Au début l’administration bernoise laissa cohabiter la
Réforme et la religion catholique et ensuite prit de mesures plus contraignantes
vers les catholiques après des épisodes de violences réciproques.
C’est aux bernois
que Thonon doit sa première Maison de Ville, ancêtre de l’actuel Hôtel de
Ville.
Avec le traité de
Lausanne (30 octobre 1564), Emmanuel-Philibert duc de Savoie ne rentrait pas en
possession de tous ses états, la rive nord lui échappant à lui et tous ses
descendants. Le territoire à l’ouest de la Dranse lui revint d’abord mais cinq
ans plus tard, les frontières furent ramenées à la Morge de Saint Gingolph. Le traité
imposait au duc de ne pas changer l’état religieux de la province et il fallut
attendre que des tensions renaissent avec Genève, notamment en 1589, pour que
cet engagement soit remis en cause et rediscuté. Saint François de Sales reçut
la difficile mission de ramener le Chablais à la religion catholique, seul
d’abord puis accompagné de
missionnaires, une fois obtenu l’appui officiel du duc.
Au XVIIe
siècle Thonon prend l’aspect qu’elle conservera jusqu'à ces dernières
années du siècle : une ville développée autour de son noyau médiéval, avec
des hôtels élégants, comme celui de la Bâtie, occupée par le marquis de
Genève-Lullin. Des monastères pour hommes et femmes naissent à la lisière de la
ville. Pour les bâtir, on utilisa les matériaux provenant de l’ancien château
du duc démantelé par les franco-genevois en 1591. Le château de Ripaille, lui
aussi endommagé par les bernois, abrita un couvent et à la fin du XVIIIe
siècle, une église baroque fut bâtie, ce qui modifia sensiblement les lieux.
Le XVIIIe
siècle fut synonyme d’occupations, à commencer par celle de la France qui dura
dix ans (1703-1713), ensuite celle de l’Espagne (1742-1748), avant l’invasion
révolutionnaire (1792). Les charges militaires pesèrent sur la région et
ajoutées aux impôts et redevances causèrent misère et émigration.
Le Chablais ne
fut pas insensible aux nouvelles idées des philosophes qui avaient contribué à
déclencher la Révolution française. La noblesse locale et les bourgeois
partageaient ces idées.
En 1791 à Thonon
éclatèrent les premiers incidents. Par exemple un jeune homme fut arrêté
pour avoir chanté des chants séditieux et fut libéré par des camarades, dont
Dessaix. L’année suivant, le même Dessaix, devenu capitaine de la 1e
légion des Allobroges, fit partie de l’armée qui envahit le Chablais et fut
reçu à Thonon.
Á l’enthousiasme
du début, succéderont cependant désenchantement et désillusion, car la
conscription et les prises des position contre le clergé furent
considérées comme impopulaires.
L’établissement
de l’empire apportera un certain soulagement par certaines mesures apaisantes,
mais le poids de la guerre, les fortes contributions demandées et les
répressions contre les réfractaires firent ressurgir les tensions.
La campagne de
France provoqua l’occupation de la région par les autrichiens. Mais le passage
du Chablais au royaume de Sardaigne fut suspendu par les Cent Jours durant lesquels les troupes sardes, puis alliées se
succédèrent.
Le retour
définitif à la maison de Savoie se fit dans un certain soulagement, après des
années de conscriptions, réquisitions d’hommes, de vivre et de matériels, qui
avaient laissé la population presque exsangue.
En 1824, Thonon
reçut son souverain Charles-Félix, dix ans plus tard le successeur
Charles-Albert et le futur Victor-Emmanuel II en 1850. Entre temps le centre
ville avait changé d’aspect. D’abord la construction d’un nouvel Hôtel de
Ville, suite à l’incendie de celui construit par les bernois trois siècles plus
tôt. Le nouvel édifice fut complété en 1830.Ensuite par la démolition du
fastueux palais de la Bâtie, à cause des percements de la grand-rue et de la
rue des Arts.
Du fait que la
région était économiquement orientée vers Genève, au début de 1860, année de
l’annexion, le Chablais ressentit un courant pro-helvétique, ce qui fit
craindre un démembrement de la rive sud du Léman. Le courant pro-français
s’organisa, notamment à Thonon où le fils du général Dessaix milita pour le
rattachement de la Savoie à la France. Napoléon III, après avoir reçu une
délégation d’éminents savoyards, abandonna toute idée de division.
Le traité de
Turin, par lequel la Savoie passa à la France et qui prévoyait un statut de
zone franche pour la Savoie du nord, dissipa toute inquiétude restante, quant
aux échanges commerciaux entre le nouveau département et la Suisse toute
proche.
Pendant les
premières années de l’annexion des travaux d’importance furent effectués :
construction du port (1862), arrivée du chemin de fer (1880), construction de
la gare (1884).
Le thermalisme
qui profita si bien à Évian, eut un écho aussi à Thonon, avec le captage des
eaux de la Versoie en 1886 et deux ans plus tard l’ouverture d’un établissement
thermal.
Á la veille de la
Première Guerre Mondiale, la ville s’était considérablement agrandie.
Cet agrandissement
va se poursuivre après le premier conflit, malgré l’absence d’une véritable
activité industrielle due surtout au développement des activités commerciales
et touristiques.
La Seconde Guerre
et l’occupation furent durement ressenties dans la ville, où la milice
et la gestapo se livrèrent à des atrocités dans le siège de l’ancien hôtel
Savoie-Léman.
Contrairement à
la libération d’Évian qui s’effectua sans combat, celle de Thonon fut plus
difficile. Cependant le 17 août 1944, la ville fut enfin débarrassée de ses
occupants, après deux jours de combats qui firent quatorze morts.
Á partir de 1954
un véritable essor industriel se fit à Thonon : trente hectares situés le
long de la Dranse, aux portes de la ville, accueillirent en quinze ans,
différentes spécialisations dans des établissements de dimensions moyennes.
En même temps,
des rénovations furent effectuées au centre ville, avec la création de
belvédères, l’édification d’un nouvel établissement thermal, d’une Maison de
Jeunes et de la Culture, une Maison des Sports…
La dernière
modification, la plus importante en matière de rénovation urbaine, fut
l’acquisition du couvent de la Visitation. La congrégation ayant reconstruit
son couvent à Marclaz. Les travaux commencèrent par la démolition de certaines
maisons insalubres et la reconstruction du nouveau quartier de la Rénovation,
dû à l’architecte thononais Novarina.
Les décennies suivantes verront la ville s’étendre encore vers
Vongy, Tully ou encore la Versoie.
A voir, à
visiter…
Le château de Sonnaz, édifié entre 1666
et 1668 sur les ruines du château de Thonon, qui avait été cédé par la famille
de Savoie à celle de Sonnaz. Sur le mur supportant la terrasse, subsiste une
archère, élément archéologique très ancien. Actuellement il abrite le Musée du
Chablais.
L’Hôtel de Ville est l’œuvre de l’architecte sarde Mazzone, qui le
construisit en 1830 après l’incendie de la maison de la ville, bâtie par les
bernois au XVIe siècle. Le bâtiment est sobre mais non dépourvu
d’élégance. En 1960 une restauration a été effectuée sous la direction de
Novarina.
Le plafond de l’escalier
d’honneur est décoré des écussons des ducs de Savoie, des familles
nobles et bourgeoises du Chablais par le peintre genevois Béretta.
La cour du péristyle est pavée de galets de la Dranse
assemblés en dessins géométriques.
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| L'Hôtel de Ville (photo de l'auteur du blog) |
Le
château de Bellegarde, est, avec la
chapelle de Saint-Bon, l’un des derniers vestiges des remparts de Thonon. Son
nom dérive d’une famille originaire du Faucigny. Le château passa ensuite aux
nobles de Charmoisy, puis aux bernois en 1545 et au duc Charles-Emmanuel en
1606.
Composé
d’une tour carrée adossée à un bâtiment, il défendait l’angle NO de la ville, à
laquelle on accédait par la porte «des Lombards » (ainsi nommée en
reconnaissance du banquier lombard Malcordi).
La chambre basse du château présente des fresques d’âge inconnu. La façade
externe est ornée par des frises en bois datant du XIXe siècle.
L’Hôtel-Dieu, ancien couvent des Minimes, fut fondé par Albert-Eugène
de Genève-Lullin qui au XVIIe siècle donna pour cela un terrain à
l’extrémité méridionale du palais de la Bâtie. Construit entre 1649 et 1686 par
l’architecte comasque Barilly, c’est le seul monument du Chablais de style
toscan. L’édifice n’avait qu’un seul étage à l’origine, mais en 1882 il lui en
fut ajouté un second, avec le souci esthétique de ne pas altérer le style de
l’édifice.
Après 1792 le couvent devint
l’hôpital de la ville, jusqu’à la construction du centre hospitalier moderne de
le Morillon.
La chapelle comporte un autel
avec une peinture malheureusement très dégradée et dont la restauration ne put
que restituer partiellement la composition primitive du XVIIIe
siècle.
C’est l’actuel siège du
tribunal.
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| L'ancien couvent des Minimes, actuel tribunal (photo de l'auteur du blog) |
L’ église Saint
Hippolyte fut citée dans un acte de
donation au monastère Saint-Jean de Genève confirmé par le pape Eugène III en
1151. On sait qu’il y eut un premier édifice en style roman, mais on ignore sa
date de construction à cause des modifications ultérieures que l’édifice subit.
Le seul témoin de l’église romane d’origine est la crypte datant des XI-XIIe
siècles. Lors des remaniements de l’église, le chœur de la crypte fut démoli.
La nef de l’édifice actuel,
pourrait être antérieur aux XIVe-XVe siècles et se
composait de trois travées, couvertes de voûtes reposant sur colonnes qui
furent ensuite modifiées. Les travaux d’agrandissement de l’édifice furent
effectués par les préfets de la Sainte Mission instituée par Saint François de
Sales, Louis Gilette et Joseph Marie Rossillon de Bernex. Le chœur actuel fut
édifié au XVIIe siècle, tout comme la décoration des voutes primitives
et les piliers de la nef. Le style est baroque populaire d’inspiration
italienne. Á l’intérieur de l’église on retrouve une statue du XVIIe
siècle représentant le bienheureux Amédée IX ainsi qu’un autel latéral sur la
droite avec un Christ du XVIe siècle.
Sur la façade méridionale
subsistent les restes d’un clocher du XIIIeme siècle.
La façade principale fut
remaniée au XVIIe siècle.
Transformée en temple
protestant suite à l’invasion bernoise, elle redevint église grâce à
Saint. François de Sales qui, en 1596, y restaura le culte.
L’église fut classée Monument
Historique en 1909.
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| Extérieur de St. Hippolyte (photo de l'auteur du blog) |
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| Intérieur de St. Hippolyte (photo de l'auteur du blog) |
Accolée à l’église Saint Hippolyte se
trouve la Basilique Saint François de
Sales, dont les travaux de construction commencèrent en 1889. Des ennuis
financiers arrêtèrent le chantier. Le bâtiment, bien que non terminé, fut tout
de même occupé par le service de ravitaillement des armées pendant la Première
Guerre Mondiale. Pendant la
construction, on envisagea de démolir la vieille église Saint Hyppolite, mais
très vives protestations s’élevèrent qui firent en sorte que l’église soit
classée comme Monument Historique en 1909. Les travaux reprirent en 1921 sous
l’impulsion du prêtre thononais Chaumont. La nouvelle église ne comporte plus
qu’un seul clocher.
Á l’intérieur on peut
observer la décoration datant des années 1940 en particulier le Chemin de Croix et deux scènes de la Passion et signés
Maurice Denis, chef de file de l'école des Nabis proche de Gauguin et de
l'école de Pont Aven.
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| La basilique St. François de Sales (photo de l'auteur du blog) |
La chapelle Saint-Bon, mentionnée dès 1299, fait partie des derniers
vestiges de l’ancienne enceinte fortifiée de la ville. Saccagée par les bernois
en 1589, elle a été reconstruite en 1615 à l'instigation du Révérend Bouverat.
Sur la voûte et les murs on peut apercevoir encore des restes de fresques.
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| La chapelle Saint Bon (photo de l'auteur du blog) |
La chapelle de la Visitation, du XVIIe siècle, faisait
partie du couvent qui fut ensuite transféré à Marclaz ; sept vitraux
datant de 1875, représentent la vie de Saint François de Sales. La chapelle
abrite des expositions d’art contemporain.
Le village de Rives, la ville basse de Thonon, fut mentionné dès le
XIIe siècle. Dans ce village de pêcheurs et de bateliers se trouve
le château de Montjoux (XVe
siècle). D’abord propriété de la famille de Greysier, il fut cédé au prieuré du
Grand-Saint-Bernard, dit de Montjoux, d’où son nom. Endommagé par les bernois
en 1591, il fut restauré au XXe siècle. Il abrite l’Ecomusée de la pêche
et du lac. Rives est reliée à la ville haute par un funiculaire, le deuxième
construit en France après celui de Lyon depuis 1888.
À proximité. Á Vongy, en direction d’Évian, se trouve l'église Notre Dame du Léman. Ce bâtiment, voisin d’une ancienne chapelle du XVIIe siècle, fut la première église construite par Maurice Novarina entre 1933 et 1935.
L’architecte utilisa le béton, la pierre bleue des
Allinges, le bois et la tuile. La façade antérieure présente un
claustra triangulaire en béton composé de cabochons et de dalles taillées. Une
flèche coiffe le clocher. La nef est à vaisseau unique avec 6 grands vitraux latéraux L’église est
richement décorée de mosaïques, notamment au fond, par une mosaïque géante représentant
la Vierge et l’Enfant traversant le Lac Léman en barque.
À proximité. Á Vongy, en direction d’Évian, se trouve l'église Notre Dame du Léman. Ce bâtiment, voisin d’une ancienne chapelle du XVIIe siècle, fut la première église construite par Maurice Novarina entre 1933 et 1935.
Le château de Ripaille fut d’abord un pavillon de chasse bâti par
Amédée V vers la fin du XIIIe siècle
sur l’emplacement d’une villa romaine. Ensuite il devint résidence
princière sous Bonne de Bourbon, épouse d’Amédée VI et en 1410, sous Amédée
VIII, un prieuré de chanoines augustins.
En face de ce prieuré, un
nouveau lieu de retraite spirituelle, composé de sept pavillons avec tour, fut bâti en 1434 par l’ancien duc Amédée
VIII, devenu cardinal après avoir été antipape.
Hôpital sous l’occupation
bernoise et fortifié par Charles-Emmanuel I qui voulait en faire une base pour ses opérations
militaires contre Genève, le château fut grandement endommagé par les bernois
et les genevois en 1589.
La paix revenue, le château
devint une chartreuse. Les moines construisirent des cellules autour d’un grand
cloître, une église baroque et des bâtiments faisant pendant à l’ancien château
d’Amédée VIII. Avec l’invasion de la Savoie, la chartreuse fut supprimée et le
domaine acheté par général Dupas d’Évian. Ses
descendants conservèrent le domaine jusqu’à 1892, date à laquelle ils le
vendirent à l’industriel alsacien Engel-Gros. Ce dernier démolit l’église
baroque, la remplaçant par des jardins et fit rénover le château.
Actuellement le château est
devenu un centre d’études écologiques et humaines; le lieu est néanmoins ouvert
au public et des séminaires y sont organisés.
Á cause des
modifications-destructions survenues entre les XVIIIe et XIXe siècles, il reste à peine
plus que la moitié des constructions originales, ainsi que quatre des sept
tours. Des bâtiments du XVIIIe siècle occupent la place de l’ancien
prieuré des Augustins.
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| L'ancien château de Ripaille (photo de l'auteur du blog) |









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