SCIEZ-SUR-LEMAN

La commune de Sciez-sur-Léman était déjà habitée au Néolithique : des stations lacustres, haches de pierre polie ou encore des silex ont été découverts au cours du XXe siècle.
Á l’époque romaine le territoire a été divisé en plusieurs domaines dont les délimitations étaient constituées par des nants. Ces subdivisions sont à l’origine des différents hameaux qui existent encore aujourd’hui autour du village.  
C’est sur une charte du royaume de Bourgogne datée de 1018 que l’on trouve la première mention du nom Sciez, Sigiacum.  Le suffixe suggère une origine gallo-romaine selon certains auteurs. D’autres penchent pour une origine purement gauloise.
Avant 1191 un prieuré de moines de Saint Maurice était établi  dans le hameau de  Filly, qui fut ensuite élevé au rang d’abbaye.
En 1245, l’abbé de Saint Maurice donna le domaine de Coudrée (près du lac et au nord de Sciez) aux seigneurs d’Allinges,  qui n’eurent de cesse dès lors d’empiéter sur les domaines de l’abbaye de Filly. Une bulle du pape Innocent IV soumit, en 1250,  l’église de Sciez à l’abbaye de Filly.  
L’occupation bernoise, après une période initiale de libéralisme, envers le culte catholique se heurta à la difficulté de cohabitation entre cultes; les nouveaux maîtres du territoire décidèrent de résoudre ce problème en expulsant les religieux de l’abbaye de Filly et en installant le culte protestant.
Le château de Coudrée ne connut pas les mêmes problèmes que l’abbaye car François d’Allinges fut l’un des premiers à adhérer à la Réforme. 
Avec le retour du duc de Savoie le culte protestant ne disparut pas immédiatement et cela malgré la mission de Saint François de Sales. Pendant quelques temps encore les deux religions coexistèrent.
Lorsque l’abbaye de Filly tomba en ruine, les domaines qui en restaient furent aliénés au duc de Savoie qui les attribua à l’Ordre des Saints Maurice et Lazare. Après un intermède où la gestion fut confiée aux pères Barnabites le domaine retourna à l’Ordre en 1650.
En 1798, suite à l’invasion de la France, Sciez fit partie du département du Léman.
En 1859, lors des débats sur l’avenir de la Savoie et alors que le rattachement à la France avait été évoqué, 124 citoyens de Sciez signèrent une pétition demandant le rattachement de la Savoie du nord à la Suisse. La création d’une zone franche permit d’apaiser toute inquiétude quant aux rapports commerciaux avec Genève.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le village souffrit l’occupation allemande. Un réseau de résistants se forma assez rapidement, multipliant les actions contre les nazis et les miliciens, non sans de tristes représailles : rafles, exécutions et l’incendie de l’école communale de Bonnatrait, le 23 juillet 1944.

A voir, à visiter…

Le château de Coudrée appartint aux Allinges jusqu’à 1840, puis au marquis Alfieri di Sostegno (cousin germain des Allinges) et enfin au député du Second Empire, Anatole Bartholoni. Son fils, René, qui fut aussi député, restaura le château. 
C’est aujourd’hui un hôtel-restaurant. 
Le château est composé de trois corps de logis disposés en U autour d’une cour dominée par une tour carrée du donjon, qui daterait du XVe siècle, même si les restaurations de 1912 lui ont donné un aspect plus ancien. La façade méridionale, opposée au lac, est encadrée par deux autres tours, dont l’une est contemporaine du premier donjon et l’autre de la fin du XVe siècle. Les fossés qui bordent l’enceinte extérieure communiquaient jadis avec le lac. 

Le château de Coudrée (photo de l'auteur du blog)

Á proximité, dans le hameau de Chavannex se trouve la chapelle de Notre-Dame, qui était, à l’origine, le chœur d’une paroissiale du XVe siècle, au patronage de l’abbaye de Filly qui tomba ensuite en ruine ;  elle fut partiellement démolie en 1894.
L’aspect actuel est celui d’un édifice à plan carré avec des voûtes en ogive dont les clés sont décorées de l’écusson de la famille de Ballaison. Le mur de la façade est couronné d’un clocheton moderne.    

La chapelle de Chavannex (photo de l'auteur du blog)

Dans le hameau de Marignan se trouve une tour qui, à l’origine, faisait partie d’une maison forte appartenant à l’ancienne famille des Rovorée. 
La maison forte passa ensuite à différents propriétaires dont les moines de l’abbaye de Filly et les Allinges avant de devenir une exploitation viticole. 
L’ensemble a subi différentes transformations au cours des siècles, il est donc difficile de retrouver les éléments plus anciens.

Maison forte et tour de Marignan (photo de l'auteur du blog)






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