PORT-VALAIS, Le BOUVERET, Les EVOUETTES
Située à l’embouchure du
Rhône dans le Léman et au pied du Grammont, la commune de Port-Valais comprend
les villages de Le Bouveret, Les Evouettes et le hameau de Port-Valais.
Les premiers habitants de la
région résidèrent sur la colline de Port-Valais, vraisemblablement
à l’époque de la domination romaine, mais les dates de formation des villages
de Les Evouettes et de Le Bouveret demeurent inconnues.
Dans les
documents, les termes d'Evouettes et de Heydiez n’apparaissent que depuis
le XVe siècle, tandis que
celui de Bouveret, à la place de " Eydier " ou de "Heydiez
" n'est utilisé qu'à partir du XVIe siècle. L'origine de ce nom
pose problèmes aux historiens car il semble qu'il y ait deux acceptions
possibles. Certains affirment que Bouveret vient du mot latin Boveretum «pâturage pour les
bœufs ». Selon d'autres, les bateliers auraient baptisé " Eydiez
" du nom Bouveret parce que, arrivées au bout du lac, les barques devaient
tourner, donc virer, pour redescendre vers Genève, d'où "Boutviret".
L’origine du nom
Evouettes dériverait du fait que de nombreuses sources émergent cet endroit.
Dans la langue celtique, "évoué" était vraisemblablement la façon
dont on prononçait le mot « eau », et Evouettes signifierait
« sources folles ».
L’actuel vignoble
de Les Evouettes se trouve sur des terres gagnées à la faveur de l’éboulement
du Tauredunum (voir introduction).
Le village fut en
grande partie détruit par un incendie en 1833.
Port-Valais,
autrefois Porvaleis, était le seul port valaisan sur le Léman mais s’enlisa peu
à peu dans les alluvions du Rhône et fut délaissé dès le XVe siècle.
Port-Valais
possédait un prieuré, vraisemblablement fondé par les comtes de Genève qui en
firent don au XIIe siècle à l'abbaye de Saint-Michel de Cluse, près
de Turin. Le prieuré passa ensuite au monastère de Lutry, puis à l'évêché de
Lausanne.
L'un des prieurs,
Jean de la Fléchère, lui octroya des franchises en 1429. L'avouerie fut vendue
par les seigneurs de La Tour de Vevey à Pierre de Savoie (1251), ce qui
justifie qu'elle devait payer annuellement au château de Chillon un tribut de
10 poules et les habitants 20 sols au comte Pierre.
Après la conquête
de Chillon, Berne fit la remise de ces droits aux Dizains valaisans.
En 1536, les
troupes Haut-Valaisannes occupèrent la plaine de Monthey jusqu'à la Dranse
d'Abondance et le bas Chablais fut annexé à la République des Sept Dizains.
L’État du Valais, qui avait acquis les droits seigneuriaux du dernier prieur (1570), fit de Port-Valais un baillage administré par un châtelain résidant
d’abord au château de Le Bouveret, puis au château de la Porte du Scex. Les
officiers qui y étaient également hébergés surveillaient la frontière avec la
Savoie (après le retour du duc) et le Pays de Vaud. Vers la fin du XVIIIe
siècle, les vents de révolution se propagèrent à partir de la France et en
janvier 1798 le Bas-Valais proclama son indépendance. A cette époque
l'assemblée primaire de Port-Valais élit son Conseil municipal.
Le Bouveret
connut un fort développement vers la moitié du XIXe siècle.
Dans la
perspective de construire un tracé ferroviaire jusqu’en Italie, le comte Adrien
de la Valette voulut faire de Le Bouveret le " Port-Saïd helvétique "
ce qui explique l'ampleur de la sa gare créée en 1856, point de départ de la
fameuse " Ligne du Tonkin" ; L’expansion du village continua
avec l’implantation d’une tuilerie, l’ouverture d’une carrière de grès la
construction du débarcadère et la création du complexe portuaire.
Au début du XXe siècle le village devint
une localité touristique avant une période plus difficile dans
l’entre-deux-guerres et un nouvel essor à partir des années ‘70.
A voir, à visiter…
Á
Le Bouveret, l’ancienne tour avec un entrepôt de sel,
aujourd’hui Hôtel de la Tour. La tour fut mentionnée dès 1538 et appartenait à
Georges de Prez, prieur de Port-Valais
et à ses frères. La tour et l’entrepôt furent ensuite vendus en 1566 à un
marchand de la ville d’Estavayer, Guillaume Willermin. En 1571, avec le rachat de la seigneurie de
Port-Valais par la République du Valais, un représentant s’y installa.
L’édifice fut réparé à plusieurs reprises entre la fin du XVIe siècle et le XVIIe siècle. A la fin
du XVIIIe siècle, la tour fut totalement reconstruite. En 1816, elle
fut vendue à des privés. L’édifice est constitué de trois étages. L'ancien entrepôt de sel était situé dans la grande salle de réception au rez-de-chaussée, avec un pilier central.
Le Swiss Vapeur Parc, parc ferroviaire
d’une superficie de 20.000 m2, possédant plusieurs répliques de
trains suisses, est inauguré en 1986. L’Aquaparc,
parc aquatique inauguré en 1999, dédié aux loisirs sportifs.
Á Port-Valais, l'église du XIIIe, est le
seul témoin de l’ancien prieuré. L’intérieur de l’édifice fut aménagé au XIXe
siècle dans un style néo-classique et subit d’autres modifications dans les
années 1960. Classé Monument Historique en 1961. Deux tableaux dus au peintre
Chapelet sont présents : Sainte
Apoline et la Vierge au Rosaire
(1852). L’église abrite également un crucifix de la fin du XVIe
siècle.


Commentaires
Enregistrer un commentaire