MEILLERIE
Située à l’extrême nord du
massif du Chablais, à 10 km d’Évian, les origines de Meillerie restent
inconnues.
Le village changea souvent de
nom (Melereie, Mellerea, Meilleraie…) et l’origine est controversée. Selon l’abbé
Gonthier, historien local du début du XXe siècle, Meillerie
viendrait d’un mot celte signifiant « rocher ». Le professeur Jaccard
lui attribue plutôt une origine latine : de malgeria, pâturage ou de melarius,
pommeraie.
Au XIIe siècle, le
village faisait partie, avec d’autres fiefs, de la prévôté du Grand-Saint-Bernard
La possession fut confirmée par l’évêque de Lausanne et par bulle papale, le 14
septembre 1154.
Un autre document, datant de
1166 atteste du don d’une partie de la terre de «Melereia » par l’évêque
de Lausanne, Landri de Durnes à l’abbé Rodulfus de l’abbaye de Saint-Maurice
d’Agaune en échange d’une livre de poivre chaque année à lui-même ses
successeurs. Il n’est pas certain qu’il puisse s’agir de l’actuelle commune,
car le nom est assez répandu dans la région.
Le prieuré de Meillerie fut fondé au XIIe
siècle par le don de terres que trois chevaliers locaux (Boson d’Allinges,
Boson de Lugrin et Godemar de Lugrin) firent aux chanoines du
Grand-Saint-Bernard. Le prieuré prospéra jusqu’aux premières années du XVe
siècle. L’un de ses prieurs, Hugues d’Arces, acheta au comte, et futur duc de Savoie Amédée VIII,
les droits sur la seigneurie.
L’établissement déclina dès
le XVIe siècle, les prieurs délaissant Meillerie pour le prieuré
d’Étoy ou encore Thonon.
Le prieuré subira plusieurs
pillages en 1536 et 1589 ainsi que l’occupation française en 1690 et 1706.
Le procès entre la prévôté et
la cour de Turin aboutit au démembrement de Meillerie, érigée avec Rives en
commanderie des Saints Maurice et Lazare (1752). Le dernier prieur
abandonna les lieux en 1754 et le village y reçut un curé.
Meillerie se développa
considérablement au cours du XIXe siècle avec l’ouverture de
plusieurs carrières de calcaire utilisé comme pierre de construction
pour de nombreux édifices genevois dont la gare de Cornavin. La création de la
route du Simplon améliora l’accès au village, car jusque là le passage pour y
arriver était difficile, les parois rocheuses s’enfonçant jusqu’au lac ne
laissaient la place qu’à un sentier étroit.
Meillerie
fut rendue célèbre par J.J. Rousseau, qui en fit le cadre de deux passages de
son roman « Julie ou La Nouvelle Héloïse », mais aussi par Byron et
Lamartine qui visitèrent les
lieux.
L’arrivée du chemin de fer,
la Première Guerre Mondiale et la fermeture progressive des carrières,
causèrent le déclin du village qui perdit une bonne partie de sa population.
En venant de Saint Gingolph,
et après avoir traversé le hameau de Brêt, on arrive au hameau de Locum où se trouvent les vestiges d’un
chantier naval. Fondé vers la fin du XIXe siècle par un contremaître de St. Gingolph,
des propriétaires de barques de St. Gingolph, et des propriétaires de barques et
de carrières de Meillerie, ce chantier prendra la relève du chantier de St. Gingolph
et fermera définitivement en 1938.
A voir, à visiter…
Le prieuré du XIIIe siècle. Le chœur de l’église date du XVe
siècle mais le bâtiment a subi des modifications importantes : une
nouvelle nef plus grande fut construite dont les travaux se terminèrent en
1837. Des nouveaux vitraux furent posés en 1877. La tour de défense du
prieuré fut transformée en clocher.
La pierre à Jean Jacques Rousseau, bloc où, selon la légende, le célèbre écrivain
aimait s'asseoir pour profiter de la vue sur le Léman.



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