HERMANCE
Hermance, village appartenant au
Canton de Genève, fut habitée dès le Néolithique. Des fouilles ont permis de
retrouver une station lacustre et des sépultures.
La commune, de par sa position
sur la rivière dont elle tire son nom et proximité d’une route importante, se
développa fortement à partir du XIIIe siècle. En 1247, Aymon II de
Faucigny fit construire un château et fortifia le bourg. L’église du village
devint paroissiale, ce qui entraîna le déclin de l’église de la paroisse de
Villars et du hameau de Cusy.
En 1355, lors de l’acquisition
des possessions des Faucigny, Hermance devint siège d’une châtellenie et un
hôpital y fut fondé en 1373.
Les invasions bernoises (1536) et
franco-genevoises (1589) mirent à mal le village : les troupes de Harlay
de Sancy pillèrent le village et détruisirent les remparts et le château. Seule
une tour resta. La paix revenue, le
culte catholique fut rétabli.
Le village trouva péniblement un
nouvel essor ; l’église ruinée lors des guerres, ne fut reconstruite que
vers 1680 et l’hôpital cessa de fonctionner vers 1740. Le XVIIIe
siècle fut encore une période de guerres et d’invasions : les Espagnols
d’abord (1743-1748) et les Français ensuite (1792). Le village appartint à
plusieurs seigneurs, dont les Miolans et les Blonay.
Après les périodes
révolutionnaire et impériale, à l’issue du Congrès de Vienne, la Savoie
retourna au roi de Sardaigne et des nouvelles frontières furent tracées.
Par le traité de Turin, Hermance fut réunie au canton de Genève tandis qu’une
partie resta sur le territoire sarde.
L’isolement du village cessa avec
la construction de la route de la rive gauche du Léman, au milieu du XIXe
siècle.
Anciennement village de pêcheurs
et d’artisans, Hermance est habitée aujourd’hui par des travailleurs de
l’agglomération du Grand Genève attachés au secteur tertiaire.
A voir, à
visiter…
La
tour, élevée sur une butte escarpée
dominant le village, est le seul vestige restant des fortifications construites
sous Aymon II de Faucigny en 1247 et détruites en 1589. Elle fut édifiée en
1337-1339 sous Humbert II, dauphin et coseigneur de Faucigny par Mermet de
Jonzier, maître d’œuvre. La tour fut sauvée par Henri Boissier qui acheta le
terrain sous la Révolution. Elle se compose de trois étages. Le rez-de-chaussée
et le 1er étage étaient aveugles avant le percement de portes au XIXe
siècle. La tour est Monument Historique
depuis 1921.
La
chapelle de la Visitation, dite aussi
de Sainte Catherine, fut d’abord un monument funéraire. En 1471 Isabelle
de Menthon la fit bâtir pour honorer la mémoire de son mari Rodolphe
d’Allinges. Les clefs de voûte sont décorées de leurs blasons. La chapelle fut
transformée en local municipal en 1820, avant de recouvrer ses fonctions
religieuses en 1953-59.
![]() |
| Intérieur de la chapelle de la Visitation (photo de l'auteur du blog) |
L’immeuble de la Couronne abrita l’hôtel de ville au XVIe siècle.
C’est un édifice de style gothique tardif.
![]() |
| L'immeuble de la Couronne |
La première
construction de l’église Saint-Georges
remonte au XIIe siècle. L’édifice en bois fut reconstruit sous
Béatrice de Faucigny vers la fin du XIIIe siècle. La nef et le chœur
de la nouvelle église s’appuyaient sur un rempart. Au XIVe-XVème
siècles des chapelles latérales furent ajoutées. En 1679 le corps de l’édifice
fut reconstruit, un clocher-porche érigé qui fut rénové en 1836 et orné d’un
bulbe et clocheton inspirés de ceux de Douvaine. Á l’intérieur on remarque des fonts
baptismaux des XIVe et XVe siècles, crucifix en bois
polychrome et tabernacle de la fin du XVIIe siècle.
Le Manoir, vaste domaine constitué à la fin du
XVIIIe siècle pour Thomas Morin comprenait une maison de maître, une
ferme viticole et des dépendances.
La maison fut
édifiée à l’emplacement de la tour carrée des anciens remparts et la ferme à
celui de l’hôpital du XVIIIe siècle. Le domaine fut embelli en 1847
par le nouveau propriétaire, François Mayor, et les travaux durèrent jusqu’en
1876 avec notamment l’aménagement d’une salle de billard néo classique et d’un
péristyle en bois à colonne ioniques ; une orangerie fut également
ajoutée. La maison fut agrandie en 1921 avec l’ajout de deux travées supplémentaires
et la façade sud-ouest s’ouvrit sur une terrasse à colonnes toscanes.




Commentaires
Enregistrer un commentaire