CHENS-SUR-LEMAN

Chens-sur-Léman fut peuplée très anciennement comme le démontrent les cinq cités lacustres de l’âge du Bronze retrouvées sur le rivage dont deux au port de Togues.
L’intérieur des terres montre également une certaine abondance d’objets et de vestiges néolithiques, gallo-romains et burgondes.
Certains ont été dispersés dans de nombreux musées ; Genève, Thonon-les-Bains, Annecy, Paris et même aux Etats-Unis.
Au Moyen Âge le territoire du village était partagé entre les sires de Faucigny, le comte de Savoie et le comte de Genève.
Les sires de Faucigny, désireux de maintenir un accès au lac, possédèrent le château de Greysier, près de l’embouchure du ruisseau de Marnod dans l’Hermance. Ce château se trouvait à la pointe extrême de leurs possessions, enserrées entre celles du comte de Genève. Après l’acquisition du Faucigny (1355), il perdit son importance et fut probablement ruiné lors des guerres du XIVe siècle ; aujourd’hui il n’en reste aucune trace.
François Bon d’Allinges possédait le fief de Servette situé près de Collongette en 1472, qui ensuite passa aux Costa.
Le fief de Beauregard qui était aussi le plus important, situé à l’ouest de Chens dépendait de la famille de Bellaison, donc des comtes de Genève ; incorporé au duché sous Amédée VIII, il appartint à différents propriétaires, avant l’acquisition par les Costa en 1670.
Le village s’appelait alors Cusy, du nom d’un des hameaux, où avait d’ailleurs été édifiée la première église paroissiale incendiée à la Révolution, elle fut reconstruite à Chens qui devint ensuite le chef-lieu.  
En 1816, le traité de Turin redessina la frontière entre la Savoie et la Suisse. Le cours d’eau de l’Hermance fut choisie comme limite naturelle et le village éponyme fut coupé en deux. La plus grande partie devint suisse, tandis que moins de la moitié, dont le hameau de Cusy, resta sarde et intégrée à Chens. 
La commune s’appellera ensuite Cusy-Chens ; le nom fut inversé en 1866, après l’annexion, pour devenir définitivement Chens en 1872. 
Á la suite d’un conflit entre les pêcheurs et les bateliers et le propriétaire du château, la commune décida d’installer le port à Tougues où un débarcadère fut construit en 1870, dix ans après l’annexion de la Savoie à la France.

A voir, à visiter…

Le château de Beauregard, bâti au XIIIe siècle par Guillaume II, comte de Genève, avait la fonction de surveiller le port où s’abritaient les galères du comte. C’était le seul débouché de l’enclave de Bellaison, coincée entre les terres de Faucigny et de Savoie, sur le Léman. Le château appartint successivement aux familles de Bellaison, de Mionnaz, Allinges et Costa. Cette dernière, qui en est toujours propriétaire,  est originaire de Gênes et fut anoblie en 1647. En 1700 Jean-Baptiste Costa fut fait marquis de Beauregard par Victor-Amédée II.
Le château fut endommagé à plusieurs reprises, par les bernois en 1536 et la Révolution Française en 1792 et subit de nombreuses modifications et transformations depuis sa construction.  Les plus importantes furent effectuées au XVIIe siècle. Á l’origine le château possédait une enceinte extérieure qui descendait jusqu’au rivage, elle disparut en 1730. Côté lac, l’importante tour pentagonale date probablement du XIIIe siècle.
Le château est entouré d’un parc à l’anglaise de 25 hectares, ouvert au public pendant la saison estivale.
Á proximité on se trouve le site de Tougues dont les fouilles ont permis de retrouver des palafittes. Ce site le seul de ce type connu en Europe occidentale a été classé Monument Historique en 1997.


Façades du château de Beauregard (photo de l'auteur du blog)

L'église de Chens-sur-Léman (photo de l'auteur du blog)


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