VILLENEUVE

Le territoire de Villeneuve fut occupé précocement, au pied du Scex de Le Châtelard des cavités ont conservé des traces de la présence humaine à la fin des temps glaciaires. Le territoire fut occupé également au Néolithique.

Á l’époque romaine, le vicus était connu sous le nom de Pennolucos ou Pennolocus, nom d’origine gauloise composé de Penno, tête ou extrémité et locos, lac. La présence du bourg est attestée par une pierre miliaire du IVe siècle.

Au XIe siècle, le nom du village était Compengie, nom d’origine gallo-romaine selon le site internet d’Henry Suter. Suter affirme que le village a été reconstruit après que l’éboulement du Tauredunum ait détruit Pennolucos. Le village remplaça le bourg et péage de Chillon, trop à l’étroit vu la proximité du château du même nom.

Le comte Thomas Ier de Savoie fonda la « ville neuve de Chillon » en 1214 et dota le nouveau village de franchises. Le nom Villeneuve dès lors remplaça celui de Compengie et, très probablement, la nouvelle agglomération absorba l’ancien village.   

Le village prospéra grâce à son emplacement favorable sur la route reliant la France et l’ Italie par le Grand-Saint-Bernard et à son port qui était un point de rupture de charge pour les marchandises[1], une base militaire et un chantier naval. Aymon de Savoie fonda l’hôpital Notre-Dame en 1236, dont aujourd’hui ne subsiste que la chapelle transformée en 1876 en Hôtel de Ville.

Á partir du XIVe siècle le trafic de marchandises diminua et le village commença à péricliter. En 1476 la création du gouvernement d’Aigle amputa Villeneuve d’une partie de son territoire.

En 1536 la ville fut rattachée au bailliage de Chillon, devenu ensuite celui de Vevey jusqu’à en 1798. Les Conseils des Douze et des Trente l’administraient. Lors de la révolution vaudoise, Villeneuve passa au district d’Aigle et, entre 1799 et 1815, se dota d’une Municipalité et d’un Conseil communal.

L’extraction du calcaire, utilisé comme matériau de construction depuis le  XIVe siècle, connut un certain développement au XIXe, avec la création de deux usines à chaux et ciments. Cependant cette activité baissa vers la fin du siècle et seule une société était encore en activité au début du XXIe siècle. L’industrie se diversifia avec l’arrivée du chemin de fer, l’implantation de scieries, d’une fabrique de chocolat, d’une savonnerie ou encore d’ateliers de construction mécanique.

Le tourisme, apparu vers 1840, avec la construction de l’Hôtel Byron, se développa surtout entre 1950 et 1967.

Villeneuve bénéficia dès 1828 d’un service régulier de bateaux et le chemin de fer la relia à Bex (1857) et Lausanne (1861).

L’arrivée de l’autoroute entre 1966 et 1970 a contribué au développement démographique. 

A voir, à visiter…

L’ancienne chapelle de l’Hôpital Notre-Dame. Fondé en 1236 par Aymon de Savoie à l’extérieur de la ville, l’Hôpital fut converti en collège en 1918-21, ce qu’il est toujours aujourd’hui. Le clocher de la chapelle est de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle. Une flèche le couronnait mais elle fut démolie en 1770. La chapelle fut aménagée en grenier au XVIIIe siècle et transformée en hôtel de ville en 1874-1876. Les restaurations de 1931-1934 et de 1968-1969 permirent de dégager les baies et de décrépir les façades. Une restauration ultérieure eut lieu en 1982-1983.

L'ancienne chapelle de l'hôpital (photo de l'auteur du blog)

Des vestiges d’anciens remparts se trouvent à l’est et au sud du temple Saint Paul.

L’ancienne maison de la Ville, dont la présence est attestée dès le début du XVIIe siècle, comprenait également une auberge. L’édifice fut transformé en 1847.

L’église réformée de Saint-Paul, reconstruite probablement au XIIIe siècle se situe à l’emplacement d’une église dont la présence était attestée en 1160. Au milieu du XIVe siècle on couvrit le transept d’une croisée d’ogives, tandis que celle de la nef est du début du XVIe siècle. Le clocher-porche est de 1345 et sa flèche a été refaite en 1620. La fenêtre du chœur, en style gothique flamboyant, est de 1460. Certains vitraux ont été posés au XXe siècle, tout comme des peintures murales. L’édifice est restauré entre 1935 et 1943.

l'église réformée St. Paul (photo de l'auteur du blog)
     
Intérieur de l'église réformée de St. Paul (photo de l'auteur du blog)



Le long de la grand-rue se trouvent des maisons d’habitation des XVIe et XVIIIe siècles

La Grande-Rue de Villeneuve (photo de l'auteur du blog)





[1] Un point de rupture de charge est un endroit où les marchandises changent de moyen de transport


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